Depuis plusieurs années, j’accompagne des salariés qui souffrent au travail. Certains d’entre eux m’ont confié avoir été victimes de harcèlement moral, ce qui a entraîné une telle souffrance qu’ils ont parfois dû s’arrêter de travailler. D’autres, en revanche, sont dans un état de grande confusion et ont tendance à se sentir responsables de leur situation.
La souffrance au travail et le harcèlement moral sont deux phénomènes distincts, mais souvent confondus. Pourtant, il est essentiel de les distinguer pour mieux les comprendre et les combattre. Selon une étude menée par l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) en 2024, 30% des salariés français se déclarent en état de souffrance au travail, tandis que 12% affirment avoir été victimes de harcèlement moral au cours de leur carrière professionnelle.
La souffrance au travail : un mal-être général
La souffrance au travail est un état de mal-être général ressenti par un salarié dans l’exercice de son travail. Elle peut être causée par divers facteurs tels que le stress, la surcharge de travail, le manque de reconnaissance, les conflits interpersonnels ou encore les conditions de travail difficiles. Les conséquences sur la santé mentale et physique des salariés peuvent être graves, allant de l’anxiété à la dépression, en passant par les troubles du sommeil et les douleurs musculaires.
Le harcèlement moral : une violence ciblée
Le harcèlement moral, quant à lui, est une violence ciblée à l’encontre d’un salarié, visant à dégrader ses conditions de travail et à porter atteinte à sa dignité. Il se manifeste par des agissements répétés et dégradants, tels que les insultes, les humiliations, les menaces ou encore les brimades. Les conséquences sur la santé mentale et physique des salariés peuvent être similaires à celles de la souffrance au travail, mais sont souvent plus graves et plus durables.
Les différences juridiques
Sur le plan juridique, la souffrance au travail et le harcèlement moral sont également distincts. La souffrance au travail n’est pas considérée comme une infraction pénale, mais peut donner lieu à une reconnaissance en maladie professionnelle ou en accident du travail. Le harcèlement moral, quant à lui, est une infraction pénale punie de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende.
En conclusion, la souffrance au travail et le harcèlement moral sont deux phénomènes distincts, mais souvent liés. Pour mieux accompagner les salariés, il est essentiel de les comprendre et de les distinguer, afin de mettre en place des mesures de prévention et de protection adaptées. Il est important de prendre en compte les facteurs organisationnels et managériaux dans la prévention de la souffrance au travail et du harcèlement moral.