Les violences conjugales post-séparation : un déni de justice inacceptable

J’accompagne des mamans et des papas qui ont eu le courage de quitter leur partenaire violent, non sans difficultés.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser et au discours ambiant qui pousse les personnes à dénoncer et à sortir de la spirale de la violence, la rupture n’est pas toujours gage de sécurité et de réparation pour les victimes de violence conjugale.

En effet, la violence peut se transformer en violence post-séparation et continuer d’avoir des conséquences très importantes dans la vie des parents et de leurs enfants.

Les manifestations des violences post-séparation

  • Surveiller les allées et venues de la victime ou des enfants ;
  • Contacter la victime continuellement (par téléphone, par texto, etc.) ;
  • Contacter la famille et les amis de la victime pour avoir de l’information :
  • Questionner les enfants à propos de la nouvelle vie de la victime ;
  • Multiplier ou prolonger indûment les procédures liées à la séparation ;
  • Faire de fausses accusations (de violence, d’aliénation parentale, etc.) ;
  • Manipuler, harceler ou intimider les intervenant.es
  • Retenir la pension alimentaire pour des motifs déraisonnables
  • Contester ou refuser de payer sa part des frais communs
  • Exiger des comptes rendus détaillés du quotidien des enfants ou des photos
  • Imposer des stratégies éducatives alors que l’enfant n’est pas sous sa garde
  • Manipuler l’enfant contre l’autre parent
  • Imposer sa présence dans le temps de garde de la victime.

Un déni de justice des violences post-séparation

J’ai de plus en plus de parents qui me contactent pour me demander quels sont les recours en urgence pour ne pas faire exécuter un jugement qui décide d’une garde alternée de leurs enfants, suite à des visites médiatisées ou dans l’attente d’une enquête sociale.

Les enfants concernés (entre 18 mois et 3 ans) n’ont jamais passé une nuit seule avec l’autre parent. La justice impose aux enfants de passer d’une maison à l’autre, avec un parent Violent à l’égard de l’autre parent. Alors que le seul et unique objectif du parent est de continuer à contrôler l’autre parent via le « contrôle coercitif » et à clamer à qui veut l’entendre qu’il ne veut que le bien de son enfant. Le syndrome d’aliénation parentale est aussi bien souvent évoqué comme moyen de défense des parents auteurs de violences conjugales.

La violence conjugale post-séparation est niée voire légitimée par la justice

Non, la violence conjugale ne s’exerce pas que physiquement !

Non, les parents qui vivent cela ne sont pas sous l’emprise sans défense de leur ex-partenaire !

Je constate avec grand regret que les magistrats et particulièrement les JAF sont insuffisamment formés aux mécanismes de contrôle coercitif qui s’exerce lors des violences post-séparation.

Je citerais le Juge des enfants, Édouard Durand :  

Lorsque la justice ou les travailleurs sociaux demandent aux parents de s’entendre pour l’intérêt de leur enfant, et de ce fait de négocier ensemble, de dialoguer ensemble, et que l’on demande au parent protecteur de représenter l’enfant au parent agresseur, on demande l’impossible et on n’est plus dans la protection de l’enfant. Si on maintien des droits de visite et d’hébergement avec le parent violent, on permet au parent agresseur de maintenir l’emprise et la violence sur la famille après la séparation. C’est le parent toxique qui va prendre le pouvoir par des procédures et continuer ainsi son emprise sur ses victimes.

A lire :

Violences Conjugales – Un défi pour la parentalité

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