Dans ma pratique, j’ai souvent oublié d’évoquer cette forme de violence conjugale.
Pourquoi ?
Car la société a changé et que cette cyberviolence est apparue petit à petit et s’est aggravée il y a une dizaine d’années.
Or, les personnes qui en sont victimes ne sont pas toutes intéressées, informées par toutes les possibilités de contrôle que l’auteur peut exercer sur elle. Elle pense bien souvent qu’elles deviennent « paranoïaques » ou « folles » en pensant être épiée et suivie constamment.
J’ai tellement de fois entendu :” je pensais que c’était fini en quittant le domicile, mais c’est pire depuis. J’ai l’impression d’être contrôlée encore mais je ne sais pas comment. Il/elle me dit des choses qu’il/elle ne devrait pas savoir, j’ai l’impression de le/la voir au coin de ma rue.. Suis-je folle ou paranoïaque ?”
Force est de constater que cette cyberviolence s’exerce plus fréquemment que l’on puisse l’imaginer et qu’elle est souvent banalisée. Ce contrôle coercitif via les outils de communication est devenu une violence ordinaire pour bien des victimes et pour les professionnels aussi.
Merci au Centre hubertine Auclert d’avoir démocratisé ce type de violences !
Chaque année, 120 000 femmes portent plainte pour violences conjugales et, parmi elles, neuf sur dix sont victimes de cyberviolences.
Il existe 6 formes de cyberviolences :
1.Le cybercontrôle
Les comportements répétés du partenaire (ou ex) visant à connaître et à vérifier régulièrement, au moyen des outils numériques, les déplacements et les relations sociales de sa partenaire (ou ex).
2.Le cyberharcèlement
C’est l’utilisation des appels, des SMS ou d’autres communications via les réseaux sociaux avec la volonté de faire du mal et qui, par leur fréquence, visent à envahir à distance le quotidien de sa partenaire (ou ex).
3.La cybersurveillance
C’est un ensemble d’agissements du partenaire (ou ex) qui visent à assurer un contrôle continu des déplacements, des agissements et des relations sociales au moyen des outils numériques.
4.Les cyberviolences économiques et administratives
Ce sont des comportements facilités par les outils numériques visant à réduire l’autonomie financière et/ou à contraindre les démarches notamment administratives de sa partenaire (ou ex).
5.Les cyberviolences sexuelles
C’est l’utilisation de moyens technologiques pour filmer ou prendre des photos pendant un acte sexuel et menacer de les diffuser (ou les diffuser) pendant la relation ou après celle-ci afin d’humilier sa partenaire (ou ex).
6.Les cyberviolences via les enfants
C’est la prise de contact avec les enfants par l’ex-partenaire pour continuer d’exercer un contrôle sur les actions et les déplacements de son ancienne partenaire et/ou de la menacer.
Je vous joins 2 outils essentiels pour :
– Identifier si vous vivez de la cyberviolence : https://www.centre-hubertine-auclert.fr/sites/default/files/medias/FICHE%20auto%20evaluation_Cyberviolences%20conjugales_web_0.pdf
– Connaitre les différentes infractions punissables par la loi : https://www.centre-hubertine-auclert.fr/sites/default/files/medias/Fiche%20LOI_Cyberviolences%20conjugales%202022.pdf
Dans un prochain article, je vous proposerais des pistes et recommandations pour protéger vos comptes et faire constater un logiciel espion.